comme j’ai perdu celui de l’écriture d’un livre qui suivait l’actualité au jour le jour…

Le 26 mai,j’ai subi un grave accident vasculaire, une dissection de l’aorte. Par l’enchaînement heureux des circonstances,par la compétence et l’attention des soignants à qui je dois une gratitude sans bornes, par la présence de Mireille, j’ai pu franchir cette passe-là. Ceux de mes  visiteurs en réanimation m’ont décrit comment une batterie de capteurs m’entourait, les sinusoïdes sur les moniteurs, les tuyaux qui m’entraient dans les corps et ceux qui en sortaient par tous les orifices…Je me souviens plus des hallucinations qui m’assaillaient, de la fixité de la pendule en face de moi tout au long de ces cinq jours, du sentiment de n’être qu’un bout de viande mais objet de sollicitude.

Tout ceci, je l’écrirai plus en détail. Je m’interroge si je dois intégrer cette expérience dans mon livre en cours; auquel cas, ma fin prévue interviendrait plus tôt.

Je n’aime pas mon personnage, ce commandant Barsac, un activiste dangereux qui m’emprunte cependant un peu. Va-t-il me phagocyter?

quartidi 24 thermidor jour de l’aunée